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Un français à Beijing
9 juin 2013

Chapitre 12 : Les Gorges du Tigre Bondissant, Into the wild.

Chapitre 12 : Les Gorges du Tigre Bondissant, Into the wild.

 

Ça grogne beaucoup pour se lever à sept heures, mais on ne traine pas. Un petit déj rapide, un sourire en sortant à Mama Naxi, et c’est parti ! Direction : la fameuse Gorge du Tigre Bondissant.

La veille, on a jeté un coup d’œil au guide, qui n’était pas des plus rassurants. En effet, d’après ses propres mots, il ne faut pas prendre cette randonnée à la légère, même pour les plus sportifs. Il nous conseille aussi d’emporter suffisamment d’eau, de l’écran total, ainsi qu’une protection pour les lèvres. En plus de ça, « plusieurs personnes, dont des étrangers ont péri dans la Gorge. Au cours de la dernière décennie, des voyageurs ont été agressés sur le chemin. Comme ailleurs, mieux vaut ne pas effectuer cette randonnée seul ». Eh ben, très encourageant tout ça !

On s’est arrangé avec Mama Naxi pour avoir un véhicule nous emmenant de Lijiang jusqu’à la gorge. La route est longue, et j’en profite pour m’assoupir, mais je suis brutalement réveillé par la voiture qui bringuebale sur les cahots. En effet, j’ouvre les yeux et constate qu’on est en pleine brousse : les hautes herbes, la piste ensablée avec des trous de béants, il ne manque que les chameaux et on se croirait sur le Paris-Dakar.

Ça a l’air de bien amuser le chauffeur qui rit tous les trois mètres, c’est-à-dire à chaque fois qu’un trou ou une bosse nous fait sauter en l’air. Alors qu’il conduit, on dépasse deux femmes chargées de sacs et de paquets. Il s’arrête et les fait monter tant bien que mal dans le véhicule. Je souligne intérieurement la générosité et la gentillesse naturelle du chauffeur, mais quelques kilomètres plus loin, ce dernier dépose les deux femmes… après qu’elles lui aient glissé chacune un billet. Bon…

On paie nous-même un droit de péage, puis nous arrivons enfin à la gorge. Ou plutôt dans ce qui ressemble à un petit village. On se retourne pour demander au chauffeur où est la gorge, mais ce dernier a déjà fait demi-tour. Great… heureusement qu’Erik est déjà venu une fois, ce qui fait qu’on se démerde tant bien que mal pour trouver la piste. Ça monte, et on dépasse le village pour nous enfoncer dans la montagne.

On passe devant des ânes qui nous regardent d’un air paisible, faisons une halte pour boire (il fait un soleil de plomb), et reprenons la route. Alors que l’on avance, les montagnes se dévoilent peu à peu à travers les nuages. Au début, on y croit à peine : ces triangles pointus, si haut, qui tutoient le ciel et se dégagent vaguement derrière les nuages… est-ce que ça pourrait vraiment être… oui, ça ressemble bien à des montagnes. 

Assez impressionnés, on continue jusqu’à atteindre un tournant où flotte un drapeau chinois, agité par le vent. Une mamie se trouve en dessous, derrière un minuscule stand et nous demande 10 yuans si l’on veut faire une photo avec le drapeau. 

Nous sommes en fait en train de cheminer sur le flanc de la montagne, sur un sentier encore une fois à pic. Quelques centaines de mètres plus bas, minuscule serpent argenté, la rivière ondule sous nos pieds. Elle est tellement loin que son grondement en est assourdi. On suit ce sentier qui semble contourner les montagnes, et à chaque tournant, se dévoile un paysage toujours plus incroyable. Ici des sommets enneigés qui scintillent au loin, là une montagne verte « en dos de dragon » qui semble sculptée en escaliers…

On fait encore une heure ou deux comme ça, jusqu’à rencontrer une petite mamie, toute rabougrie qui a un stand à l’ombre. Elle nous propose quasiment tous ses produits que nous refusons tour à tour. Elle fouisse un peu sous son stand et en sort avec un petit sourire un sachet plastique. « Ganzha ! Ganzha ! ». Ebahis, on se rend alors compte qu’elle nous propose environ cent grammes de marijuana, toujours avec son petit sourire. Elle n’en demande que quarante yuans, alors bien sûr, Sara, s’empresse de lui acheter. 

On continue un peu, avant d’arriver devant une espèce de grande maison, avec une cour en plein air. On entre et constatons avec plaisir qu’il est possible d’y manger. Les autres sont affamés, mais, moi qui suis toujours un peu fragile au niveau du ventre reste raisonnable. Je me contente d’un 爸爸面包, littéralement « le pain de Papa ». On est assez loin de la baguette, mais c’est délicieux. Alors que les autres sont en train de digérer paresseusement, je me lève et déniche un ballon de foot dans la cour. Je pense que ça fait huit mois que je n’y ai pas joué, et j’avoue que je retrouve avec candeur ce plaisir. Et apparemment, les autres sont du même avis, car ils viennent rapidement me rejoindre.

Cette récréation est de courte durée, car il fait une chaleur torride, et il vaut mieux économiser nos forces pour ce qui nous attend. En effet, après avoir marché un peu, on prête attention à un panneau indiquant « 28 bends ». En l’apercevant, Erik se lamente : apparemment nous attend une rude montée, qui tourne vingt-huit fois avant de s’achever. On se moque de lui en disant que c’est une chochotte, mais on déchante rapidement quand on attaque l’ascension. En effet, dès le départ, le ton est donné, si l’on n’est plus sur un sentier à-pic, la pente est extrêmement raide. Au bout de deux cent mètres, on s’arrête, exténués. Et on a passé… quatre tournants. Outch, ça risque d’être long. Le problème c’est qu’on est en plein soleil, et que ce sentier muletier et escarpé semble ne jamais finir. Je ne mens pas, je pense qu’on a bien dû y passer une bonne heure, sans compter les haltes pour souffler. 

Et au sommet nous attendais une autre « épreuve ». En effet, un chinois à l’ombre nous regarde monter sur les genoux avec un sourire encourageant. Il nous laisse souffler et, posés sur notre rocher, on constate une sorte d’excroissance de la montagne. Cette dernière forme un tournant, tout ce qu’il y a de plus régulier, mais au milieu de ce tournant, une sorte de corniche d’une trentaine de mètres qui se détache de la montagne pour se jeter dans le vide. En me relisant, je me rends compte que ce n’est pas vraiment clair, donc je vais essayer un autre moyen. Vous voyez la carte de la Martinique ? Eh bien, cette « excroissance », comme je l’appelle, est la presqu’île de la Caravelle. Une sorte de corniche rocheuse, pas tout à fait dans le vide, mais pas non plus clairement rattaché à la montagne. Toujours est-il qu’il est possible de s’y aventurer pour prendre une photo (la vue est assez incroyable) moyennant quelques kuais au chinois souriant. Bien entendu, moi qui ai un vertige incommensurable refuse catégoriquement de m’y aventurer, mais les autres, à force de pression, finissent par m’avoir à l’usure.

C’est extrêmement dangereux car l’endroit est vraiment très étroit et instable. Lorsque je m’y aventure, c’est à peine si je n’y vais pas à quatre pattes, et je progresse en m’agrippant à toute prise possible. Le vent hurle et rugit, la rivière gronde mille cinq-cents mètres plus bas, et moi je me cramponne tant bien que mal et avance extrêmement lentement. En un éclair je me rappelle les propos du guide, et vois déjà ma jambe glisser, et mon corps tomber pendant une minute avant de s’écraser. Mauvaise idée. Les autres sont bien trop attentifs (terrifiés ?) où ils mettent les pieds pour se moquer de moi. On finit par arriver au bout de ces trente mètres, puis on regarde en bas (haut le cœur) puis autour de nous : on est les maîtres de l’univers. Sérieusement, c’est magnifique et incroyable : non seulement à cause du paysage, mais aussi de l’ambiance. J’essaie de mettre des mots sur le sentiment que j’ai ressenti, mais c’est extrêmement difficile. On prend cette fameuse photos puis je m’empresse de regagner la « terre ferme ».

On continue sur un chemin nettement plus agréable. En effet, la roche cède ici la place à la forêt tempérée. Le sentier ne monte plus, voire descend par endroits, et des bambous sortant du sol en terre battue nous entourent. La joie et l’excitation sont retombées : nous sommes tous les quatre assez K.O. Je commence à jouer aux devinettes avec Sara et Léo, alors qu’Erik, qui a l’air assez mal en point semble effectuer sa traversée du désert. 

Le sentier continue encore et encore, mais nous apercevons une nouvelle petite maison où nous décidons de nous arrêter. Après avoir négocié, il est possible d’y passer la nuit. Erik qui semble avoir pris une insolation carabinée, et moi dont l’estomac est toujours aussi douloureux, allons directement nous coucher. Moi pour une petite sieste d’une demi-heure, lui pour une nuit de quatorze heures.

Lorsque je sors dans la cour rejoindre Sara et Léo qui essaient l’herbe qu’ils ont acheté le matin, le soleil se couche sur les pics enneigés. On est tous crevés, donc ils vont rapidement se coucher. Moi je reste un peu dehors, à retranscrire sur mon carnet les aventures de la journée. Lorsque je me glisse dans mon lit, il est à peine huit heures. 

Je me réveille en sueur quelques heures plus tard, avec une sensation douloureuse au ventre. J’hésite une minute… Non, ça ne peut attendre ! J’empoigne des mouchoirs, et vais aux toilettes. Vous y avez cru hein ? Eh bah moi aussi, sauf qu’il n’y a bien entendu pas de toilettes.

Me voilà donc sous les étoiles en quête d’un lieu propice pour soulager mes intestins. Je ne m’éloigne pas trop de la maison (on est en pleine forêt) et accomplis ma besogne. Alors que je rentre vers la chambre, je jette un coup d’œil autour de moi et je m’arrête. 

Le paysage est magnifique : des milliers d’étoiles illuminent le ciel d’un bleu nuit, les montagnes, telles des forteresses géantes nous toisent et nous cernent de toutes parts, les arbres sombres bruissent doucement, alors que la rivière brille sous le pâle reflet de la lune. Le moment est magique. Tant et si bien que je reste une bonne demi-heure, comme ça, sans bouger, à admirer les merveilles de cette nature incroyable.

 

 

Le lendemain matin, le temps a changé : le soleil brulant a laissé la place à des nuages brumeux qui cachent le sommet des montagnes, et qui définissent un ciel blanc, donnant à l’atmosphère un aspect un peu surnaturel. Erik va beaucoup mieux, et semble d’attaque. Par contre, Sara, qui a mal dormi, est d’une humeur exécrable. Comme elle fait tout pour trainer (on est censé ne pas rater le dernier bus nous ramenant à Lijiang en fin d’après-midi), et semble prendre tout son temps pour prendre une douche et commander un petit déj alors qu’elle s’est « levée » trois quarts d’heure après tout le monde, Erik et moi décidons d’éviter tout conflit et partons en avant tous les deux, la laissant aux bons soins de Léo.

On prend donc la route tous les deux, en empruntant le maigre sentier, qui, heureusement ne monte plus. Les paysages, bien moins verts, et bien plus rocailleux que la veille, sont toujours aussi incroyables. Alors que l’on marche, je n’arrive pas à trouver pourquoi : ce sont des montagnes, avec une rivière en bas, rien qu’on n’ait déjà fait. Je me creuse la tête là-dessus pendant une bonne heure avant de comprendre : c’est l’immensité de l’environnement qui rend l’endroit magique ; on se croirait presque dans Le Seigneur des Anneaux. En effet, pour la première fois, on voit des montagnes « en entier ». Je m’explique : à Kanding ou Emei Shan, on était sur des montagnes, mais on n’en voyait que des portions, soit le bas, soit le milieu, ou même le sommet pour Emei Shan. Ici, si l’on jette un regard tout en bas, on voit la base de la montagne partir de la rivière. Puis l’on peut suivre du regard cette montagne en relevant progressivement la tête. On arrive ensuite à notre niveau, mais la montagne continue vers le ciel, ce qui fait qu’on a comme l’impression d’être au premier étage de la tour de Babel reliant la Terre et les Cieux. En face de nous on a un énorme mur vertical mesurant 3900 mètres (distance qui, d’après le guide sépare les eaux de la rivière Jinsha des cimes enneigées de l’Haba Shan).

Et dans ce décor, deux petits points se déplacent  le long d’une ligne serpentant entre les montagnes. Perdus au milieu de cette immensité, on discute un peu avec Erik. C’est intéressant parce qu’on est presque amenés à parler de choses beaucoup plus personnelles que ce qu’on pourrait se dire à l’université ou dans un bar. J’en apprends un peu plus sur lui, et lui ouvre moi-même un peu mon cœur.

On dépasse alors deux enfants, la fille doit avoir treize-quatorze ans, le garons sept ou huit. D’une main de maître, la gamine mène son troupeau d’une vingtaine de chèvres à travers le maigre sentier rocailleux. Le petit garçon, lui, semble mettre tout son cœur à ramasser des pierres et les lancer sur les bêtes qui s’éloigne du troupeau pour les remettre dans le rang.

Le paysage devient de plus en plus sauvage : le vert des arbres a cédé la place au gris-marron des roches acérées, le ciel s’obscurcit de nuages menaçants, et à chaque grand tournant, un vent mordant  nous heurte de plein fouet. Pour pimenter le tout, une cascade… est en plein milieu du sentier. Bon ce n’est pas exactement comme les cascades de Guadeloupe, mais n’empêche qu’on galère pas mal pour passer.

Le paysage change encore, et cette fois, on a l’impression d’être en Bretagne, voire en Ecosse. On descend les quelques kilomètres restants avant de finalement atteindre la fin. Il est environ quinze heures, on en profite pour manger un bout en attendant les deux autres. Les voilà une heure plus tard, Sara qui fait la gueule, mais Léo qui compense par sa patience et sa gentillesse. Attablés à un petit restau, on aperçoit la rivière qui s’écoule violemment en bas. On a descendu pas mal, du coup elle n’est plus qu’à un kilomètre plus bas environ, il y a même un chemin pour y aller.

Il n’en faut pas plus pour nous motiver, et l’on est tous partants (sauf Sara qui est fatiguée), pour tenter d’atteindre cette fameuse rivière que l’on domine depuis deux jours. Il y a un petit problème, c’est que le dernier bus part dans moins de deux heures, et qu’après avoir demandé à la dame du restau, cette dernière nous informe qu’on met une heure et demie pour atteindre la rivière.

Bon, on tente, avec un peu de chance, ça va le faire ; au pire si on voit qu’on n’y arrivera pas, on n’ira pas jusqu’au bout, et on remontera avant. Du coup, on dévale la pente en courant, sous l’œil effaré des touristes chinois. Nous voilà maintenant aux prises avec une série d’escaliers à moitié en bois, à moitié en pierre, serpentant le long de la montagne. On fait attention, car c’est vraiment dangereux, mais on maintient notre allure. On arrive alors à un croisement de deux routes qui descendent vers la rivière : à gauche « Latter », à droite « Safe path ». Un peu étonnés, on ne joue pas aux plus malins et obliquons à droite.

 

On finit par arriver devant la rivière dont le tumulte est véritablement impressionnant. De notre perchoir, on était loin de soupçonner la violence avec laquelle elle se déchainait, mais là, c’est assez saisissant. Pas le temps de savourer ; on jette un coup d’œil à notre montre : on a fait la descente en quarante-cinq minutes, il nous reste une heure et quart pour faire la montée. Ça va être très tendu.

Clic clic clic clac Une photo, on ne s’attarde pas, et on décolle.

Ca grimpe, vraiment sec, et, au bout de dix minutes, on se rend compte que ça va être extrêmement difficile. En effet, on ne s'en est pas vraiment rendu compte à l'aller, mais la montée est extrêmement raide. Ce qui fait que même si on est crevés, on n'a pas le choix ni le temps de s'arrêter ou ralentir si on veut avoir notre bus et ne pas passer la nuit ici. On force pas mal tous les trois, ne faisant que des petites pauses de trente secondes. Toujours plus vite, toujours plus haut. 

A un moment, Erik grimpe à une échelle sur la montagne. Bizarrement, je ne me souvenais plus de ça à l'aller, mais, machinalement je le suis. Dans un métal rouillé, elle semble plus ou moins fixée à la montagne par des espèces de clous. Je ne lâche pas Erik, et continue de monter. A un moment je me retourne pour jeter un coup d'oeil à Léo pour voir s'il suit toujours. Et là mon coeur s'arrête. Tout en focalisant mes pensées sur le fait d'aller vite pour ne pas être en retard, je ne m'étais pas rendu compte qu'on était monté si haut. Et en effet, lorsque je me retourne, je suis paralysé. Ceux qui me connaissent bien savent que je suis extrêmement sensible au vertige, et là pour le coup, je n'étais jamais monté aussi haut. Et, glacé, je réalise une autre chose : que l'on n'a gravi qu'un tiers de l'échelle. Pour autant, pas question pour moi de redescendre, tout ce qui compte maintenant, c'est de me cramponner le plus possible aux barreaux de métal. 

Le plus calmement possible, je continue l'ascension. Un bras, deux bras, une jambe, deux jambes, une marche. Un bras, deux bras, une jambe, deux jambes, une marche. Le pire, c'est que je remarque qu'Erik semble avoir réalisé la même chose. Il ralentit, puis s'arrête. Je suis beaucoup trop concentré pour desserrer la bouche et entamer une conversation. En un éclair, j'anticipe ce qui se passerait si jamais il glissait et tombait... sur moi. Mauvaise idée, pense à autre chose, concentre toi sur l'échelle. Mauvaise idée quand je vois sa qualité, et que je me mets maintenant à imaginer qu'elle se détache de la roche, sur laquelle elle est très sommairement fixée... Erik vient abréger mes tourments et se remet à monter. Beaucoup plus lentement qu'auparavant, mais j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire. 

Pour penser à autre chose, je compte les marches. Une ... deux ... huit ... quatorze ... vingt-et-un ... au bout de la vingt-septième, je m'éloigne, vainqueur du précipice. Sachant que je me suis mis à compter à peu près la moitié du parcours et que les marches mesuraient au moins trente centimètres chacune, l'échelle fait... plus de cent-cinquante mètres. Si j'avais su ce sur quoi je m'embarquais quand j'ai suivi Erik sur ce coup là, je ne l'aurais jamais fait. 

Et pour le coup, quand Léo émerge à son tour du vide, on a tous les trois des têtes de héros. On comprend maintenant le signe "Safe path" vu à l'aller. Pour autant, pas le temps de se gargariser, on est encore loin du sommet. Mais, aussi périlleuse qu'elle ait pu être, l'échelle, verticale, nous a fait gagné pas mal de temps et d'énergie. 

Aussi, on remonte les escaliers en courant. Bon d'accord, au bout de vingt minutes à ce rythme, on ralentit fortement la cadence, mais ça reste jouable. Devant les regards étonnés des touristes chinois, on traine difficilement nos carcasses vers le haut. Plus que cent mètres, ça y est, on est enfin au bout. Et il nous reste... cinq minutes avant que le bus ne parte. 

On tape un sprint avec les dernières forces qui nous restent jusque Sara qui nous attend d'un air un peu inquiet. Et les trois vainqueurs empoignent une cannette de coca frais (que nous avons d'ailleurs oublié de payer) au "restau" avant de sauter dans le bus. 

Le retour en bus a pour effet de nous achever.  On retourne sur Lijiang... où l'on savoure un repas au Macdo bien mérité. On est tous plus ou moins crevés, mais, en rentrant chez Mama Naxi, on traverse une bonne partie de la ville illuminée. Lijiang de nuit est aussi jolie que de jour, et toute aussi animée. En effet, bars et boites de nuit sont illuminés, et des chinois essaient tout et n'importe quoi pour faire entrer les passants dans leur établissement. A ce spectacle floklorique s'ajoute un spectacle voulu typique, mais délibérément touristique : une dizaine de mamies naxis, en costume traditionnel dansant sur la place du marché. 

On se hâte de retrouver notre lit, qui nous a décidément manqué après ces deux journées éprouvantes. 

 

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Commentaires
M
Intéressant mais les photos manquent ;)
C
Que de souvenirs... J'ai l'impression d'y être retournée avec toi le temps d'un article! Profite ;)
Un français à Beijing
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