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Un français à Beijing
6 septembre 2012

Article du site "Aujourd'hui la Chine".

Expatriés en Chine : fuir ou ne pas fuir ?

Une fois arrivés en Chine, exaltation du départ et ivresse du changement peuvent vite retomber une fois les difficultés rencontrées. Lassés voire agacés, de nombreux expatriés décident de plier bagages pour rentrer.

Une chose est certaine : les Français s’expatrient plus qu’avant. 53% d’entre eux sont dispersés au sein de l’Union Européenne, essentiellement en Grande Bretagne et dans les pays francophones. Dans le monde, leurs destinations cibles sont les Etats-Unis et surtout le Canada.

Mais une fois passées les phases de l’immersion, de la tentative de compréhension et de la lutte pour l’intégration, beaucoup baissent les bras face au fossé culturel, à la barrière de la langue et aux mauvaises conditions de vie.

C’est le cas de deux expatriés ayant vécu longtemps en Chine qui ont récemment écrit le bilan de leur expérience et expliqué leur besoin de quitter le pays. Les questions soulevées sont intéressantes et valent la peine d’être considérées.
Les étrangers ne sont d’ailleurs pas les seuls à vouloir partir. Parmi la faible proportion de Chinois disposant des moyens suffisant pour quitter leur pays, beaucoup l’ont déjà fait. Une étude publiée par la Banque de Chine a constaté que, parmi les sujets de l’enquête, 14% avaient déjà émigré ou engagé les procédures en vue de le faire et 46% envisageaient de le faire.

Mauvaises conditions environnementales : les expatriés étouffent 
Le cinéaste américain Charlie Custer, récemment expatrié, admet que c’est principalement le manque de liberté d’expression et l’absence d’un Etat de droit qui l’ont poussé à quitter la Chine. Par ailleurs, la pollution atmosphérique et la question de la sécurité alimentaire ont également été des facteurs importants dans sa décision de partir de Pékin, après y avoir vécu pendant quatre ans.
Même si les autorités chinoises ne prennent pas le problème à la légère et sont en train de mettre en place des mesures pour lutter contre la pollution, la marche est encore longue avant d’atteindre une réelle amélioration des conditions atmosphériques. En attendant, les responsables de la santé publique à Pékin ont observé une augmentation de 60% du nombre de cancers du poumon dans la ville au cours de la dernière décennie, selon un article de The Economist.

Selon une autre enquête réalisée par l’Unité d’Intelligence Economique de Grande Bretagne, Pékin se classe 72ème et Shanghai 78ème sur 140 villes classées selon l’espérance de vie, soit très loin derrière Melbourne, Vancouver ou Vienne. Mais devant des villes telles que Istanbul, Dubaï ou Rio de Janeiro.

Frustration de ne pas se sentir intégré 
Le haut niveau de corruption des dirigeants, le manque de transparence et le système d’enseignement sont également des critères déterminants dans le désir de fuir la Chine.
Ce sont d’ailleurs les raisons pour lesquelles M. Kitto a quitté le pays. Cet écrivain britannique a rédigé un essai pour expliquer les raisons de son départ. D’abord venu en Chine en tant qu’étudiant en 1986 il y est revenu en tant qu’homme d’affaire. Au bout de seize ans, il en a eu ras le bol. Ses raisons sont celles d’un bon nombre des Chinois aisés qui désirent partir : « l’air que ma famille et moi respirons et la nourriture que nous mangeons ont des conséquences physiques. Mais la raison principale qui m’a poussée à quitter la Chine était la nécessité d’offrir une éducation convenable à mes enfants ». M. Kitto déplore également le changement progressif de la culture familiale traditionnelle à une culture du moi liée à une ruée vers le matérialisme, à la consommation de masse et ostentatoire. Finalement, l’écrivain constate avec regret que son « désir de faire partie d’une communauté et de ne plus être considéré comme un étranger ne serait jamais possible » en Chine.

La Chine reste un eldorado pour les expatriés 
Malgré tout, la Chine reste un pays fascinant, bien qu’il faille se contenter du statut d’observateur de sa culture. Si s’expatrier en Chine reste un challenge, les Français restent nombreux à tenter l’aventure. Ils seraient environ 44 000, dont la majorité à Shanghai, Hong Kong, Pékin et Canton. Pays de la démesure et eldorado face à l’Europe en crise, la Chine continue d’attirer et beaucoup sont prêts à relever le défi du choc culturel.

 

From Aujourd'hui la Chine : http://chine.aujourdhuilemonde.com/expatries-en-chine-fuir-ou-ne-pas-fuir

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