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Un français à Beijing
23 septembre 2012

23 septembre, jour 23 :

23 septembre, jour 23 :

Me revoilà après plusieurs jours d'absence. En plus du peu de temps dont je dispose pour tenir ce blog à jour, mes journées ne sont pas franchement intéressantes et ne méritent donc pas que je les consigne quotidiennement par écrit. Néanmoins, depuis trois jours, certains évènements méritent une attention un peu plus particulière :
Jeudi soir, après les cours, une sortie était prévue, avec les anglais et autres. Pourquoi jeudi soir ? Parce que dans un bar, le jeudi soir est le soir du beer-pong. Les british, Marie-Astrid, Sara, Dima (un gars qui vient de Biélorussie) et moi sommes donc allés en début de soirée manger. Eric nous a guidé vers une pizzeria dans un quartier où l'on pouvait voir de nombreux étrangers. De dehors, elle avait l'air bien banale, mais, une fois la porte franchie, et les escaliers descendus, nous nous sommes vite aperçu du potentiel qu'elle recelait. En effet, on est arrivés dans une espèce de cave très grande où de nombreuses tables étaient disposées, accueillant des dizaines de clients plus ou moins alcoolisés, le tout dans une bonne ambiance générale. On se serait vraiment cru dans un tripot clandestin. On s'installe donc tous à une table, commandons pizzas et bières et commençons à parler. Les pizzas sont délicieuses, les bières pas mauvaises et tout le monde commence à se détendre. 
Soudain une espèce de cloche retentit, la patronne annonce le début du tournoi de beer-pong, immédiatement suivi d'un hourra général. 
Pour les néophytes, le beer-pong est un jeu d'alcool, qui ressemble, sur le principe, au ping-pong. Une table de tennis de table est installée au centre du bar. A chacune de ses extrémités, sont disposés un nombre plus ou moins importants de verres de bière, plus ou moins pleins. Chaque équipe se place à une des deux extrémités et a droit à deux lancers de balle (de ping-pong), le but étant de faire atterrir la balle dans un verre du côté opposé. Au début, c'est très facile, car il y a beaucoup de verre (et donc de chance que la balle atterrisse dans l'un d'entre eux), mais lorsqu'il n'en reste que deux ou trois, c'est déjà plus difficile. D'abord parce qu'il y a moins de chances qu'elle atterrisse, mais aussi et surtout car le taux d'alcoolémie du lanceur aura fortement augmenté. En effet, lorsque l'équipe réussit à faire atterrir la balle dans un verre de l'équipe adverse, cette dernière doit boire le verre. Bref, c'est un jeu très stupide et très drôle. 
Malheureusement pour nous, nous sommes arrivés trop tard pour pouvoir participer, du coup nous avons pu observer les différentes équipes. Au début, c'était assez drôle (notamment parce que les équipes essayaient de déconcentrer l'équipe adverse par des manifestations plus ou moins obscènes), mais, comme nous ne participions pas, c'est assez vite devenu lassant. Finalement, nous sommes partis vers vingt-trois heures, mais, comme les anglais étaient bien alcoolisés et essayaient de parler français dans le métro, on a eu des sacrés fous rires. 
Bon forcément on a déchanté le lendemain, lorsqu'on a commencé à huit heures par une dictée, mais l'esprit y était toujours. Tant et si bien que dès dix-neuf heures, les trois anglais et moi sommes allés dans un barbecue coréen. On pourrait s'attendre à une sorte de terrasse en plein air, mais cela a tout d'un restaurant des plus classiques. A la différence près que chaque table a un gros trou au milieu, rempli de braises, sur lesquelles est posée une espèce de plaque chauffante. Sur cette plaque, nous pouvions cuisiner tout ce qu'il nous plaisait. En effet, une fois payés les cinquante yuans, nous avions à manger et à boire à volonté. Nous nous sommes donc fait plaisir : on a du prendre une demie douzaine de viandes différentes, plus les légumes et les assortiments. Sans oublier non plus les boissons : bières, vin rouge, et bien sur le baijiu (eau de vie à base de riz). Les bières défilant les unes après les autres, la conversation  est rapidement devenue des plus détendues et drôles. Les anglais passent en fait leur temps à se moquer de tout le monde, que ce soit les serveurs, les clients des tables d'à côté ou encore les étudiants de l'université. Et comme ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère, on s'est vraiment bien marrés. Ils sont excellents car, autant ils descendent litres après litres de bière sans broncher, autant ils sont très sensibles au baijiu. En effet, après moult GanBei (Vide Ton Verre !), ils étaient totalement faits, et donc encore plus marrants. On est restés là à se fendre la poire pendant au moins trois heures, puis finalement, on avait prévu de rejoindre les autres dans un bar à Sanlitun. Essayez d'imaginer quatre étudiants (dont un seul parle à peu près bien chinois), plutôt gris, en train d'essayer de prendre un taxi, et d'expliquer au chauffer où se rendre. On a eu des fous rires à trois sur la banquette arrière du taxi pendant qu'Eric, seul devant tentait vainement d'indiquer au chauffeur une destination qu'il ne connaissait même pas... 
Finalement, ce dernier nous a lâché à Sanlitun, d'où nous avons du trouver notre chemin jusqu'au fameur bar. Marie-Astrid est venue nous retrouver à l'entrée, ce qui nous a permis de gagner du temps. Nous nous sommes ensuite rendus dans le bar, qui se trouve en fait au dernier étage d'un gratte-ciel dominant Beijing. C'était bondé, mais nous avons retrouvés Sara, Paco (un Tahitien), Dima (le Biélorusse), Khaled, ainsi qu'un étudiant Kazakh, Sultan (la classe), qui avaient une table. En sirotant un martini qui avait l'air d'être principalement composé de rhum, nous avons tous refait le monde pendant deux heures. Finalement, vers une heure, nous sommes descendus et avons erré quelques secondes dans la rue. Sultan qui parle chinois s'est arrangé pour nous dégoter trois pousse-pousses qui nous ont emmenés au Vic's, une des boîtes branchées de Beijing. Légèrement éméchés nous exhortions nos pousse-pousses respectifs à accélérer, et à dépasser ceux des autres en criant allègrement. Finalement, ils nous ont déposés devant le club, et nous sommes tous rentrés, après avoir été fouillés avec circonspection. 
A peine entrés, deux choses nous ont heurtées de plein fouet : les gens et le bruit. La boîte était véritablement bondée ; chaque centimètre carré était occupé par une ou deux personnes. Mais le plus impressionnant était le bruit : imaginez une boîte où la musique va beaucoup trop fort. Multipliez le son par trois et vous vous ferez une idée. Mais bon, une boîte est une boîte, et on savait à quoi s'attendre. A peine arrivés, nous nous sommes imposés pour occuper l'espace. Et pendant une heure ou deux, on a dansé en se marrant comme des fous. Au bout d'un moment, une personne de notre groupe est partie, puis une deuxième. Je jette un coup d'oeil à ma montre : quatre heures cinquante. Le mouvement, le bruit, la fumée... ça a commencé à faire trop pour moi, du coup, je suis sorti un instant du club. Avisant des fauteuils bien confortables installés à l'entrée, j'ai immédiatement plongé dedans. Quelques minutes plus tard, un groupe de trois chinois prend place à mes côtés. Je n'ai aucune idée de ce qui a bien pu se passer, si c'était l'alcool ou autre chose, mais je comprenais tout ce qu'ils disaient. Je ne mens pas, pendant un quart d'heure, on a eu une discussion presque normale. Ils sont finalement partis me laissant seul, meilleur moyen de s'assoupir. En effet, quelques instants plus tard, je me réveille et regarde ma montre : cinq heures trente. Je regagne la boîte et remarque que notre groupe a bien diminué : ne restent que Khaled (qui fume une chicha au bar), et Sultan qui est au corps à corps avec une chinoise. Khaled m'accueille avec un grand sourire et me propose de "tirer" un peu sur son narguilé en me demandant où j'étais passé. Paisible, presque philosophe, il n'est pas d'humeur à danser. Retrouvant un regain d'énergie après mon petit somme, je rejoins Sultan sur la piste et on se marre tous les deux en dansant comme des idiots. 
Finalement épuisé, je jette un coup d'oeil interrogateur à Khaled qui me répond d'un hochement de tête, et nous quittons le club, laissant un Sultan débordant d'énergie danser avec un groupe d'américaines. Il est six heures et le jour se lève. Un taxi nous ramène laborieusement vers la CFAU et nous dépose devant l'entrée. Je monte dans mon couloir, avant de remarquer que mon pass est dans ma chambre, et que sans lui, je ne peux pas compter rentrer. Je tente avec optimisme de toquer à la porte plusieurs fois, mais rien à faire, Mike dort profondément et n'a pas l'air d'être prêt à se lever pour m'ouvrir. Trop las pour insister, je remonte jusqu'au sixième étage avec l'aide de l'ascenseur et vient demander l'asile politique chez mon diplomate égyptien préféré. Fort heureusement pour moi, il ne dort pas encore et m'ouvre avec un éclat de rire quand je lui raconte mon histoire. Comme deux vieux briscards, on s'installe chacun sur notre lit et nous endormons immédiatement. 
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Wo ai ni !
Un français à Beijing
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